Qui prend le pari

Toute la semaine, Gaïlen n’avait fait que brutaliser, menacer et jurer. Alors comme tout le monde, le Serpentard pris un jour de repos. Il se promit donc d’essayer de ne pas lever un doigt sur quelqu'un. La journée allait s’annoncer trèès longue. Seul un Dieu pourrait réussir !
Dès 8h du matin, une pulsion violente de frapper sur tout ce qui bouge avait réveillé Gaïlen. Ses années passées au château ne l’avait pas embellie. Il avait pris 10 cm et seulement 5kg. À mon humble avis, seul le fait que du sang pur coule dans ses veines le garde en vie. En même temps, il ne mange quasiment jamais mais se dépense pour deux. Enfin bref, il sortie son corps, ou plutôt ses os de son lit et se frotta les yeux. Il n’avait dormi que 3 heures. Sa tête le tambourinait pas mal mais il enfila tout de même un jeans et un tee-shirt et sorti de son dortoir.
Une demi-douzaine de Serpentard glandait déjà dans la salle commune. Gaïlen s’approcha d’un petit groupe de 6ème année et pris la conversation en cour de route :

- […] et si on est suffisamment nombreux, on les aura ces traitres à leur sang.
- Ouais, on les aura !
- T’es de la partie Gaï ?

Gaïlen leva ses yeux azures vers le meneur de la bande. Et voilà, les habitudes reprenaient le dessus. Comme tous les week-ends on proposait à Gaïlen de se joindre à eux pour se défouler sur les malchanceux se trouvant sur leur chemin. Apparemment, l’affaire d’aujourd’hui concernait un groupe de traitre. Le souvenir de s’être promis de ne pas taper aujourd’hui revint à la mémoire de Gaïlen. Il mit cette pensée de coté et demanda bien malgré lui :

- C’est qui ce coup ci ?
- Des traitres de bouffondor. Ils ont réussi à faire rentrée un niffleur dans le dortoir des filles de 3ème. Une vengeance s’impose.

Ce n’était pas dans les habitudes des Serpentard de rendre justice pour les autres. Même si les filles de 3ème étaient de leur maison, la règle veut que ce soit elles qui rendent l’appareil. Mais Gaïlen s’avait que dès qu’une occasion conflictuelle se présentait, la bande était de la partie. Et dans leur bande, chacun avait son rôle à jouer. Pete, le meneur était celui qui provoquer le premier et qui choisissait en premier ses victimes. Ralf lui était le bouclier humain. Sa corpulence lui permettait de recevoir certains sorts assez puissants en ne ressentant que des chatouillements. Johan était le plus rapide. Il arrivait à esquiver des incantations et à répliquer si vite que l’adversaire n’avait pas le temps de riposter. Et Gaïlen était la brute pas très épaisse. Il ne sortait généralement pas sa baguette mais décochait des coups de poings puissants.

- Alors Gaï, tu nous suis ou pas ?

Le jeune Garder renifla bruyamment et répondit à contre cœur :

- Pas aujourd’hui les gars, j’ai les poignés qui craquent et j’ai encore mal au dos. C’est sans moi.

Ces petites blessures n’étaient qu’un prétexte. Normalement, ça ne l’empêchait pas de cogner, mais aujourd’hui, il s’est promis.
Pete lui lança un regard noir et cracha une réplique le traitant de mauviette, de cracmol et autres petites paroles sans importance aux yeux de Gaïlen.

- On comptait sur toi Garder.
- Tu sais très bien que je ne suis pas homme de parole. Enfin, moi je tiens se que je dis, mais je ne t’ai jamais promis allégeance et tous ça. Laisse tombé Pete, je ne marche pas à tes cotés aujourd’hui.

Gaïlen savait que s’il restait encore une minute de plus, il allait devoir se battre contre ses propres « amis ». Il se leva donc et sorti de la pièce commune. Et voilà, il s’avait à quoi s’attendre en se promettant une chose aussi stupide. Mais ce qui est fait, est fait.
Le vert et argent sortit des cachots et poussa la porte de chêne du Hall. Dehors, le soleil commençait son travail quotidien. Gaïlen avançait tout en ignorant les autres. Il ne devait surtout pas s’attarder sur un visage s’il ne voulait pas se mettre à frapper.
Il marcha donc jusqu’au lac, à l’ombre d’un arbre. Au moins ici, il serait tranquille.
Et pour calmer son envie d’attraper le premier venu par les cheveux et de le noyer, il prit une poignée de galet qu’il lança avec force dans l’eau, provoquant des vaguelettes. A chaque pierre qui se perdait dans les abîmes du lac, Gaïlen évacuait sa colère. Il voulait tenir son pari, alors il le tiendra.